Metaverse, en voilà un mot qui ne parle pas aux français, hormis au “microcosme de la tech”. Pour preuve, “metaverse” n’apparaît même pas dans les dictionnaires Larousse et du Robert.
Alors pourquoi les médias en parlent autant, écrivent des articles, affichent des publicités ? Tout simplement parce que les sachants (pas toujours si sachants que ça) cherchent à prédire quel sera le nouveau vecteur de progression de l’économie numérique.
Il est donc censé nous plonger vers un monde virtuel avec les lunettes de réalité virtuelle. Il serait tellement parfait qu’il pourrait être une extension de notre monde physique, avec pour objectif de réunir des gens qui sont distants physiquement. Tout en allant plus loin que les visioconférences et les jeux-vidéo. Ici le contenu doit être enrichi, sécurisé pour permettre des usages étendus et immersifs qu’ils soient privés ou professionnels. Et c’est ce dernier point qui intéresse les grands de ce monde, les usages professionnels. “Facebook“, maintenant “Meta” a compris que dans la période post-covid, de nouveaux usages sont à valoriser. On l’a vu, télétravail, visioconférence, espaces partagés, sont devenus des environnements obligatoires pour les entreprises à tel point qu’une entreprise comme “Zoom” a vu sa capitalisation passer de 30 à 90 milliards de dollars entre Avril et Août 2020.
Après ces besoins post-covid, le deuxième point concerne le coté technique et avancées du numérique avec le web 3.0. Ce nouveau concept arrive avec la blockchain, vous en avez peut-être pas entendu parler mais c’est la méthode qui est utilisée pour le Bitcoin. C’est une monnaie totalement artificielle qui a pris une valeur formidable grâce à un nouvel élément du web, la confiance. Et cela va bouleverser internet et ses usages.
Jusqu’à présent on ne pouvait pas certifier grand chose, mais maintenant c’est possible, sans rentrer dans les détails la blockchain est inviolable. Pourquoi ? Parce que l’information y est crypté, distribuée, décentralisée, redondante, à tel point que même les hackers ne peuvent pas l’attaquer.
Alors oui, une blockchain a un intérêt pour toute information pas seulement pour créer une monnaie. Pour tout élément que l’on veut certifier et unique, la blockchain créé un “jeton”. Sauf que cette unicité nous amène sur un autre élément à comprendre, ce jeton est-il fongible ou pas ?
En voilà un concept qui n’est pas évidement pour tout un chacun. Le moyen de comprendre est donc de faire 2 exemples.
Fongible: Si je prends 2 pièces de 1 euro et qu’on doit payer une facture de 1 euro, alors on peut payer avec une ou l’autre des deux pièces. Intervertir l’une des deux pièces ne changent pas leur valeur, on dit que les pièces sont fongibles.
Non fongible: J’ai 2 peintures, 1 originale et 1 copie de cet original. On comprend bien que la copie ne pourra pas avoir la valeur de la peinture originale. Ces deux peintures sont donc non fongibles, on ne peut pas les intervertir.
Maintenant si on applique ce concept à des jetons de la blockchain. Les bitcoins sont des jetons fongibles car même s’ils sont uniques, ils ont tous la même valeur et pourraient dont être interchangeables. Au contraire, avez-vous entendu parler des NFT ? C’est ce qui a été créé pour faire en sorte qu’un jeton devienne non fongible. A son unicité a été ajouté une identité numérique qui indique une propriété. Si vous prenez un bitcoin, c’est juste un code, n’importe qui possède le code peut l’encaisser, même les pirates. Alors qu’un NFT non, car étant associé à une personne identifié numériquement. le NFT vous octroie un titre de propriété.
Les jeux vidéo basés sur un monde virtuel et arpentés par 1 ou plusieurs joueurs, ca existe depuis longtemps. C’est le principe même d’un jeu vidéo.
Depuis que les jeux vidéos existent, on a eu des pixels puis des jeux en 2D puis en 3D. Avec ces derniers on peut vraiment évoluer dans les décors qui ressemblent de plus en plus à la réalité. Maintenant imaginez que ce monde virtuel se base sur la blockchain et que vous puissiez acquérir un espace de ce jeu. Avec un titre de propriété qui est un jeton non fongible.
Il se passe quelque chose, car dorénavant ce lieu virtuel devient privatif. Donc pourquoi ne pas le valoriser avec de la publicité ou du commerce. Si en plus, ce n’est plus totalement un jeu, vous pouvez en faire un lieu professionnel. A la nuance près, que votre immersion est totale. Exemple, un employé est en télétravail, mais à l’intérieur du metaverse assis virtuellement à côté de ses collègues de travail.
Il y a beaucoup de business à faire. C’est un monde créé de toute pièce dont le but est de le valoriser petit bout par petit bout.
C’est incontestable, le metaverse est un axe d’avenir du développement numérique. Pensé dès l’origine pour faire du business et rentabiliser son coût de développement. Du business ? Ok, mais intègre t’il le commerce de proximité ? J’entends par là le commerce indépendant physique, auquel on peut y ajouter les centre commerciaux physiques.
Il faut penser qu’il a pour but de vous emmener dans un monde virtuel et donc une dématérialisation totale du business. En ce sens le metaverse est totalement adapté pour de la communication des grandes marques qui ont des budgets publicitaires, des équipes marketing, des community managers … mais quid pour le petit commerçant du quartier ?
Le maître mot est là, le “budget”, car si le metaverse lui-même coûte très très cher à développer, il en va de même pour ceux qui vont vouloir y faire du business. C’est une question de moyen financiers et de temps d’implication, car vous avez vu plus haut, ça devient très technique.
De plus, est-ce qu’un commerce de proximité à pour vocation à ce metaversiser ? Non pour les clients de proximité, oui si le commerçant veut faire du e-commerce.
Sans parler de budget, votre commerce est-il prêt pour le metaverse ?
Si votre commerce a déjà pris le virage du numérique. Alors oui le metaverse sera un support publicitaire, comme le sont déjà Google ou Facebook. Et oui, le metaverse pourra être mieux qu’un simple site de e-commerce car un client pourra déambuler virtuellement dans votre commerce. Mais quel sera le coût à l’entrée et l’implication nécessaire ?
Si votre commerce n’a pas pris le virage du numérique. Alors non, il a de fortes chances qu’il ne vous intéresse pas. Et puis, est-ce qu’un commerce pourra directement se numériser dans le metaverse ?
Pouvons nous tirer des conclusions ?
Nous sommes sur un triptyque, metaverse-commerce-clients. Comme toujours, des entreprises vont proposer des solutions de metaverse, des commerçants vont se lancer dans l’aventure. Mais comme toujours ce sont les clients qui décident.
Les metaverses: Il y a déjà Meta, Sandbox, Décentraland …
Les commerces: Il est vraiment trop tôt pour s’y lancer. Il faut acheter un espace, construire son espace de vente, accepter les paiements en cryptomonnaies, avoir des clients utilisant le même metaverse que vous.
Les clients: Avez-vous des lunettes de réalité virtuelle ? Etes-vous intéressés ? Nous n’en connaissons pas beaucoup.
Notre conseil, observez le retour d’expérience que feront les premiers utilisateurs pour définir les usages de demain. A l’échelle du commerce de proximité, il faudra surement attendre 2030 pour intégrer des solutions viables, ergonomiques et avec assez d’utilisateurs pour générer un business qui permettra d’amortir les frais d’entrée et de développement à payer.
/!\ Le metaverse est encore immature /!\
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